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Les femmes à l’autel

Le pape a inscrit dans le droit de l’Église la possibilité pour les femmes de jouer un rôle dans la célébration liturgique.

À la fois beaucoup et peu. À la fois peu et beaucoup. Ce sont ces sentiments contradictoires que l’on peut éprouver en prenant connaissance du motu proprio du pape François, publié lundi, permettant aux femmes d’accéder aux ministères de lecteur et d’acolyte. La décision peut paraître surprenante, vue de France, dans la mesure où la présence des femmes à l’ambon ou pour donner la communion est une réalité très courante. La décision du pape inscrit donc ce qui est un usage dans le droit de l’Église.

Ce texte intitulé Spiritus Domini a une importance symbolique mais aussi pratique. Et, en ce sens, il compte beaucoup. Symboliquement, il affirme que les femmes ont leur place à l’autel. Ce qui ne va pas de soi dans de nombreux pays. En Italie ou en Pologne, par exemple, la communion est donnée par les prêtres et eux seuls. Et on sait bien qu’en France, il y a plus d’une paroisse où les prêtres n’acceptent pas d’être assistés par des servantes d’autel et refusent la présence de femmes pour donner la communion.

Là où Spiritus Domini ne représente qu’une petite avancée, c’est qu’il concerne des ministères de moindre importance – on les désignait autrefois comme les « ordres mineurs ». Dans ce texte, le pape réaffirme que « l’Église n’a en aucune manière le pouvoir de conférer l’ordination sacerdotale à des femmes ». Sans l’exclure, il ne laisse pas entrevoir la possibilité d’une ordination diaconale pour les femmes ni celle d’un ministère de prédication ouvert aux laïcs, donc aux femmes.

L’avenir dira si de tels pas peuvent être accomplis. L’important, sur ce chemin, est qu’ensemble, hommes et femmes aient « la ferme volonté de servir Dieu et le peuple chrétien ».

Editorial de G.Goubert, dans le Journal «  La Croix ».