1-Histoire mouvementée de ce sacrement, il est nécessaire de distinguer l’essentiel de l’accessoire.

A la source, Jésus.

Comme tous les sacrements, le sacrement de pénitence tire son origine du Christ… des ses gestes de pardon, éclairés par le mystère pascal . Le Concile de Trente a pu dire du Christ qu’il était l’auteur et l’origine des sacrements, qu’il les avait institués.Jésus a remis aux Apôtres le pouvoir de pardonner,mais il n’a rien dit sur le rite de ce pardon.

Les premiers siècles.

Au 3ème siècle la rémission des péchés semble n’être célébrée que par le baptême de l’eau confirmé par le baptême de l’Esprit.

Au 3ème siècle, après la fin des grandes persécutions le sacrement de pénitence entre véritablement dans la vie de l’Église.

Il faut résoudre le problème soulevé par ceux qui, après avoir renié leur foi, demandent leur réintégration dans l’Église. On admet qu’il y a une possibilité de réconciliation. Cette pénitence ecclésiale est offerte comme un second baptême.

3 caractéristiques : Donnée une seule fois, la pénitence précède la réconciliation, et cette pénitence est publique.

De la pénitence publique vers la pénitence privée ( 6ème– 13ème siècle)

Ce sacrement fait peur. On ne le demande qu’à la proximité de la mort.

Cette pénitence ne va donc concerner qu’une infime partie du peuple chrétien, et ceci pendant plusieurs siècles, du 4ème au 10ème siècle.

Dans ce contexte de vide pénitentiel, une pratique nouvelle va naître chez les moines d’Irlande, et se répandre en Europe au 7ème siècle, avec les disciples de st Colomban, c’est l’aveu secret de ses péchés à un prêtre, avec une absolution renouvelable, et une pénitence instituée après la réconciliation.

Les pénitences seront tarifées. L’importance est accordée à l’aveu, comme moyen pour fixer la pénitence.

Dans ce contexte vont naître les indulgences, et un système de rachat des peines.

Du Moyen -âge au Concile Vatican 2.

La confession se vit sur le modèle monastique.

Au concile de Latran, 1215, il est institué la confession obligatoire, liée à la communion pascale.

Au Concile de Trente, 16ème siècle, on officialise les quatre critères de la démarche sacramentelle : contrition, aveu, absolution, satisfaction.

On arrive à une perception très juridique de ce sacrement.

Au 16ème siècle en Espagne, puis en France, la discrétion conduit à la mise en place d’un meuble spécial, le confessionnal. Cela aboutit à une privatisation de plus en plus grande du sacrement de pénitence. Une crispation de la culpabilité va s’opérer autour des commandements liés à la sexualité.

L’articulation devient très rigoureuse entre la communion et la confession. On communie rarement, et on ne peut communier sans s’être auparavant confessé.

Le 20ème siècle : crise et renouveau.

La crise : rétrécissement de la pratique, un rite annuel pour beaucoup et encore….

Un seul élément semble subsister, la confession.

Soupçon des repères moraux.

On ne sait plus bien identifier son péché.

Mais une nouvelle manière de vivre en Église se manifeste dans la recherche des formes communautaires de célébrations.

Église Peuple de Dieu, à l’écoute de la Parole de Dieu.

2- Célébrer la pénitence et la réconciliation.

  1. Le trésor de la miséricorde de Dieu.

«  Ton amour vaut mieux que la vie ! » Ps 62/4

Dieu répond toujours au péché par le Pardon . Cf l’histoire du Peuple de Dieu.

Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour et de fidélité.

Châtiment … non. «  Je ne détruirai pas Israël, car je suis Dieu et non pas homme. »

Les actes du ministère de Jésus révèlent un Dieu riche en miséricorde.

Jésus fréquente les pécheurs.

La prédication de sa miséricorde se montre dans les paraboles.

Depuis des siècles, les chrétiens transportent ce trésor.

Par l’évangile, les mal-aimés, les mal- aimants découvrent qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Ils retrouvent leur titre de fils.

Mais qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ?

Le Dieu des chrétiens est le Père plus grand que notre cœur. Grâce à lui, rien n’est perdu, l’histoire peut sortir de la fatalité.

Le mal que nous faisons ne sera jamais aussi fort que le bien que Dieu sème dans nos vies.

Ce trésor de la miséricorde de Dieu, l’Église veut l’offrir au monde de diverses manières

Une place particulière est donnée à la célébration de la pénitence et de la réconciliation, sacramentelle ou non.

De multiples façons.

Nous disposons de nombreuses démarches pour donner à dieu le signe de notre conversion.

Certaines sont plutôt secrètes. Cf document.

D’autres se traduisent extérieurement.

Les œuvres de miséricorde, le pardon mutuel, le partage, l’entraide, la lutte pour plus de justice, l’engagement apostolique, la participation à l’eucharistie.

Dieu nous invite constamment à des démarches de réconciliation.

Pourquoi donc emprunter en plus le chemin liturgique de sacrement ?

De la part de Dieu, la réconciliation est un don. De la part des pénitents, la pénitence est une démarche, faite en Eglise et organisée selon un rite.

Il est d’abord accueil d’un don conduisant à la louange du Père qui retrouve ses enfants.

Le sacrement manifeste que Dieu nous offre son pardon avant qu’on le lui demande et sans attendre qu’on l’ait mérité.

Les formes du sacrement. Vatican 2

Deux formes distinctes et un itinéraire en 4 temps

S’accueillir, mutuellement. Écouter la parole de Dieu. Confesser l’amour de Dieu en même temps que notre péché . Accueillir le pardon pour en être témoin.

Le rituel propose deux formes.

La réconciliation d’un pénitent, ou confession individuelle.

La réconciliation de plusieurs pénitents au cours d’une célébration commune, celle peut se décliner sous plusieurs modalités.

Avec confession et absolution individuelles.

Avec confession et absolutions collectives. ( cas limités prévus par le droit)

Sans absolution, il s’agit de célébration pénitentielle non sacramentelle.

  1. Plusieurs sacrements pour la conversion.

«  Nous avons besoin de confesser pour pouvoir communier » , Préciser ce qu’on veut dire.

Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. Cf notre profession de Foi.

Le sacrement de pénitence n’est pas un préalable au baptême. C’est d’abord le baptême qui manifeste la conversion et pardonne.

Tous les gestes du baptême expriment la conversion.

Le sacrement de la réconciliation est un rappel du baptême. Au début de l’église on l’appelait le second baptême.

Ceci est mon sang versé .. en rémission des péchés.

L’Eucharistie est sacrement du pardon et de la réconciliation en Jésus-Christ.

Cf les textes la prière eucharistique 3.

Par 9 fois le pardon est annoncé et demandé.

Les deux sacrements, pénitence et eucharistie conduisent de manière complémentaire les baptisés à leur pleine stature de fidèles du Christ

Cf texte document : préparation pénitentielle et geste de paix.

  1. La médiation dans le sacrement de réconciliation.

Comme tous les sacrements, celui de la réconciliation a recours à des médiations : des signes, une parole, un ministre ordonné.

Pourquoi des médiations ?

Cf l’expérience de la rencontre.

L’homme a besoin de voir. «  Quand te verrai-je face à face ? » Ps 41/3

Le Fils de Dieu s’est fait chair pour être le signe visible du Père.

Les sacrements procèdent de cette logique de l’incarnation, il faut des symboles pour porter les relations avec l’inaccessible qu’est Dieu.

Les rites et symboles permettent à la rencontre de prendre corps.

Quelles médiations ?

La communauté et la rencontre des frères.

La foi chrétienne associe toujours dimensions personnelle et communautaire dans la liturgie.

Le pécheur a besoin de rencontrer la communauté des pécheurs pardonnés.

Solidarité dans le péché et dans le salut.

Le sacrement donne plus que le pardon individuel, il ressoude la communauté.

Depuis Vatican 2, forme de célébration communautaire de ce sacrement.

La médiation de la parole de Dieu ;

La Parole relie au Christ. Elle est prévue dans toutes les formes du sacrement, y compris dans la confession individuelle.

La médiation du dialogue entre le pénitent et le prêtre.

L’aveu, mais on ne peut pas tout dire. Et pourquoi avouer à une personne qui est aussi pécheresse.

L’aveu a une importance psychologique. Le pénitent se libère de son passé. Il reprend sa vie en mains. En disant sa faute, il la remet entre les mains de l’Autre. Il reçoit une parole de pardon pour poursuivre la relation.

Il confesse l’amour de dieu, en même temps que son péché. L’Eglise tient à l’aveu, auquel est lié le secret, c’est le lieu même où le Seigneur marque son amour indéfectible. Avouer, c’est faire le choix de la conversion.

  1. Des temps pour se réconcilier.

Toujours.

La réconciliation des pénitents peut être célébrée en tout temps et n’importe quel jour.

Carême et Avent.

Des journées de la réconciliation.

Les grandes fêtes.

Selon l’occasion.

Une fréquence personnelle.

Les retraites.

Les pèlerinages.

Les grands rassemblements.

  1. Des lieux pour se réconcilier.

Quel endroit choisir ?

L’église est le lieu naturel pour célébrer ce sacrement.

Mais tout endroit peut être le temple de la réconciliation.

Depuis le 16ème siècle, le confessionnal est le lieu le plus traditionnel.

Il souligne que le sacrement est sous le signe de l’aveu.

Un lieu aménagé.

Un lieu pas indépendant de l’église et aisément repérable.

Un lieu pour une rencontre à trois : le pénitent, le prêtre et Dieu.

La présence du Christ sera suggérée.

Autres éléments.

Le prêtre revêt aube et étole.

Présence du livre de la Parole.

Proposer au pénitent le choix entre une chaise et un prie-Dieu.

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