Nous ne pouvons pas vivre sans assemblée dominicale

Ainsi s’expriment, en l’an 304, devant le tribunal de Carthage en Tunisie, ceux et celles qui vont devenir les martyrs d’Abitène.
 « Le jour du Seigneur, il faut courir avec diligence à l’Église », … « et que personne ne manque à l’assemblée » : telles sont les consignes de la « Didascalie des apôtres », ce célèbre texte de notre Tradition, qui nous vient du milieu du IIIe siècle.
 « Le jour qu’on appelle Jour du Soleil (cf. aujourd’hui Sonntag, Sunday…), tous, dans les villes ou à la campagne, se réunissent dans un même lieu », témoigne Saint Justin au milieu du IIe siècle…
 « Ils se réunissent à jour fixe, avant l’aube, pour chanter une hymne au Christ… » dit le rapport de police qu’écrit en l’an 112 le gouverneur romain Pline le Jeune à l’empereur Trajan : il parle bien sûr des chrétiens !
 Dès la fin du premier siècle, Saint Ignace d’Antioche écrit cette parole splendide : « Le Dimanche est le jour où notre vie se lève par le Christ ! »

Le Dimanche, en effet, un événement nous oblige à nous rassembler pour rendre grâce à Dieu, Dieu comme Père qui continue de nous donner son Fils, Dieu comme Fils qui continue de s’offrir en sacrifice et de nous donner sa vie, Dieu comme Esprit-Saint qui continue de nous dévoiler la beauté d’un Amour à recevoir de Dieu pour le vivre entre nous.

Le Dimanche, les baptisés manifestent qu’ils reçoivent le meilleur de leur vie de cet amour qui circule si bien dans la Trinité et si difficilement entre nous !

Alors ils sortent du lit ! Ils se bougent ! Ils s’assemblent ! Même s’il faut aller un peu plus loin que d’habitude ! Même s’ils n’en ont pas envie ! Parce que chaque membre de l’équipe Église doit pouvoir compter sur la présence de tous les autres…

 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils ont compris qu’ils étaient « convoqués » à l’Assemblée. C’est bien plus fort qu’« invités ». Parce que le corps a besoin de tous les membres : un seul membre lui manque et tout le corps est amputé.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils se saluent comme des frères, avant de prier. Frères différents, frères difficiles, frères ennemis parfois, mais frères quand même.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils savent se reconnaître, lucidement et humblement, pécheurs encore aimés, pardonnables, encore appelés, encore envoyés.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils savent écouter attentivement la Parole, parce que cette Parole est unique ; elle s’est faite totalement chair dans le Fils ; c’est la seule Parole qui ne se paye pas de mots.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils proclament la foi de l’Église dans la conscience que la leur reste fragile et partielle, mais qu’elle est enrichie par la foi des frères.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils dépassent les intentions de leurs prières personnelles et les élargissent aux dimensions du monde.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils cherchent à s’unir à l’offrande parfaite que Jésus fait de Lui-même.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils reconnaissent sous l’apparence pauvre d’un peu de pain et d’un peu de vin, la présence la plus riche du Christ qui s’offre encore et toujours.
 Ils font la joie de Dieu leur Père, s’ils ne se contentent pas de dire avec recueillement le « Notre Père », mais s’engagent les uns devant les autres, dans un geste de frères, à devenir des artisans inlassables.

 

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